Le Barbare Triste

Sous une couette de fourrures polaire, un jeune garçon dormait. À ses côtés, deux femmes nues.. le cadeau d'un père pour l'accomplissement de son fils. Car les gens le savent : Après la bataille, après l'alcool.. vient les femmes. Le jeune sans expériences dans le domaine n'a donc eu le choix que d'obéïr à son père... ou l'a t-il
simplement fait?

La réponse à cette question est : à moitié. Il n'a pas accompli l'acte, et ce, simplement car cette situation lui faisait perdre la tête, et l'esprit. Il ne préférait
pas la guerre ou l'alcool aux femmes, mais il ne voulait pas devenir un animal et ne
pas être en contrôle de ses émotions ou de ses actes. Les femmes repoussées, gardèrent le secret jusqu'à leur mort; une mort inévitable.

c'est près de deux semaines plus tard, alors que le père accompagné de ses deux fils partirent dans les montagne gelées à la recherche d'un animal mythique: ainsi va la tradition familiale de chasser le Glugzak, une créature ressemblant à un Yéti, mais
dont les mains et les avant-bras sont constitués d'une glace éternelle et aussi solide
que l'acier. Le père indiqua le sentier à ses fils, qui partirent durant deux jours.

Deux longues journées de tempête montagneuse, à suivre des traces partielles d'un
animal peut être.. inexistant. Mais ainsi allait la tradition, réelle ou non, elle
devait être respectée. Dans une caverne, les deux frères ; Azzagrim et Belgath, firent un petit feu pour endurer la morsure de ce froid glacial. Au coucher du soleil, un grondement sinistre se fit entendre, et les deux frères et mirent prêt au combat. Il n'y avait aucuns doutes que c'était le grognement du Glugzak, prêt à leur foncer dessus dans l'obscurité de leur caverne.. Mais non. Dehors, la neige cessait de tomber, la tempête s'était arrêté sous les coups sourd de ce qui ressemblait à un énerme drap dans le vent, balayé et fouetté. À leur grand étonnement, ce n'est pas la tempête qui s'arrêtait mais bien la montagne qui perdait sa blancheur.

Suite aux coups entendus, la neige fondait à une vitesse impressionnante, laissant place à un roc beige et gris, à des pousses de vieilles herbes et fleurs écrasées sous le poids de la neige. Mais visiblement au loin, une forme d'oiseau énorme parcourait le ciel et le déchirait d'un cri strident.

Les deux frères courrurent aussi rapidement qu'ils le pouvaient, car visiblement cette
chose fonçait droit sur leur village. Il finirent par y arriver. Mais leur pas n'avaient pas suivi le pas de leurs ancêtres, ce n'était pas non plus le pas d'un guerrier qui revenait de l'attaque d'un clan ennemi. C'était le pas d'hommes accablés par la perte, des pas lourds sur la clair, le sang et les ossements des siens. Des restes décapités et déchirés en lambeaux. Les huttes en cendre, les moutons gobés, les traces de griffes accérées sur la terre. Puis d'un coup un tremblement de terre dont l'épicentre était à quelque mètre d'eux. La bête sauvage venait d'attérir, et avait tôt fait d'étirer son cou et d'ouvrir la geule pour leur crier sa stridente et ardente voix.

Ils étaient prêts à se battre, mais un homme s'interposa entre la bête et eux. Le père, retardé dans les montagnes, venait d'arriver pour confronter la créature étrangère.

- C'est.. C'est un Dragon. Vous n'avez pas ce qu'il faut pour tuer cette chose. Partez! Ne restez pas là! Allez loin, très loin!

Face à la bête inconnue et à ses capacités qui ont tôt fait de détruire leur village, les deux frères partirent, ils ne se retournèrent pas pour éviter de voir la mort de leur père. Il était évident qu'il n'avait aucunes chances si les autres guerriers du Clan avaient échoués avant lui. Loin, vers des nations neutres ou ennemies, s'éloignant de plus en plus de leur vie passée mais gardant la rage dans leur coeurs.

La perte du clan était un désastre
La perte de leur père était une catastrophe
La perte de leur identité était un sinistre

Ils jurèrent qu'il térasseraient cette bête un jour ou l'autre, qu'ils retourneraient à leur terre natale. Belgath, le plus vieu des deux frères, perdit de plus en plus de son identité au travers des Eurens, mais il demeurait un guerrier fort et fier. Avec le temps et le recul, il a calmé sa haine du Dragon, et a choisit un autre chemin vers la
guerre. Quant au plus jeune, Azzagrim, il ne pouvait se résoudre à oublier le passé, et ce passé le hante encore aujourd'hui, quelque deux années plus tard.

Il n'a connu ni l'amour véritable, ni les guerres de puissance sur la colline de l'Ours. Il ne connait pas la vraie chaleur humaine, Il ne connais qu'Ezul, l'épée lourde offerte par son père. Sous la promesse qu'il s'est lui même fait, Ezul sera un jour connue sous le nom de "Pourfendeuse de Dragons", en l'hommage de son père et au nom de sa famille et de son clan maintenant disparus et oubliés par le reste du monde.

Les frères sont maintenant loin de leur terre natale, loin au sud sur l'ile de Rieden. À la recherche de traces du passé et du poids qu'il traine avec lui. Cherchant un but à leur existence et prêt à reconstruire un clan à l'image de ce qui fut perdu.

Mais il demeure pour l'instant le Barbare triste, mélangé et difficile à suivre. Le temps sur Rieden le changera peut être.