Marché Noir - Un secret de polichinelle.

Alice, Euren Lun 9 Sep - 4:01

À MILROR
Un secret de polichinelle

À Milror, les choses allaient et venaient. Les pauvres s'appauvrissaient et, parfois, à bout de tout, mourraient. L'ambiance était crade, désagréable et peu ouverte à festoyer. Le récent édit - annulé pour reformulation - du codex de la Guilde Marchande avait fait gagner de dépression la plus part des marchands du Milror. Annulé mais encore un fantôme menaçant, icelui avait fait son petit bonhomme de chemin.

«- Comment j'suis censé p'voir payer 20 milles pièces quand j'n'ai même pas t'jours pour du foutu pain ?
- Ouais ! Et r'joindre la Guilde ça vaut pas mieux !
- Leur prix d'merde, on arriv'ra rien à vendre, c'pas tout le monde qui a des clients riches comme Crésus !
- Ouais ! Leur 20 milles, c'est notre 20 à nous !
[...]»

Mais Milror était protégé. Les intérêts et soucis des pauvres ne tombaient pas dans des oreilles sourdes à tout moment. Milror était-elle seulement vile, méchante et insidieuse ? Au-delà des crimes, au-delà des vols et au-delà des fêtes ensanglantés, les mieux nantis de l'endroit savaient où leur mandat premier était : là, au plancher de boue, pour subvenir, de quelconques moyens que ce soit, aux besoins des pauvres cachés sous leurs capes.

Vols, redistribution. Meurtres, retour à la paix. Et maintenant, une toute nouvelle dimension se profilait par la crainte des nouvelles lois marchandes. Cette dimension se devait d'être suivie de sa solution, à la sauce de Milror, avec les moyens qu'ils avaient, et avec cette oscillation incontournable entre légalité et illégalité. Car les pauvres, malheureusement, n'ont pas le luxe de survivre dans l'honnêteté à tous coups.

Tout juste à côté de l'entrée de Milror, tout près d'une flopée de protecteur, un nouveau minois se dressait, debout contre un mur, la pipe à la gueule. Parfois, quelqu'un lui murmurait à l'oreille, échangeant de petites messes basses. Lorsqu'il le faisait, une échange se produisait : un bien pour des écus.

Le Marché Noir était né, et ce, pour plusieurs motifs :

- offrir à des prix correspondant à la clientèle du Milror des biens essentiels et de luxes.
- offrir, de façon événementiel, à toutes clientèles assez brave pour y fourrer son nez, des objets uniques ou insoupçonnés.

Et quoi que vous tâchiez de lui extirper comme information... joli principe : Il ne sait pas. Il revend. Il ne sait pas à qui c'était, d'où ça vient, pourquoi il l'a. Il l'a, il le vend, il empoche. Ne cherchez pas. Et puis, soyons franc. Vous ne voulez quand même pas être celui qui tue de famine, de misère et de mal-être une population entière, toute citoyenne, qui ne cherche qu'à subsister, n'est-ce pas ? Alors soyez sage...

Ssshht.

Alice, Euren Lun 9 Sep - 4:06

VENTE ÉVÉNEMENTIELLE
Gants d'Irwelh [3-4AR, décoratif, bruns]

De bouche à oreille au sein du Milror, on disait que...

« - Paraît qu'ils ont mis la main sur un truc !
- Quel truc ?
- T'sais ! Un truc qu'on voit pas ailleurs ! 'Faut aller r'garder l'gars, il les porte, c'des gants, ils ont toute une gueule ! J'en ai jamais vue des comme ça, j'veux dire, j'suis couturier mais... n'ân, jamais. C'est l'genre de gants parfait pour les archers, t'sais : pas d'cuir sur le pouce, ni sur l'bout des doigts, deux doigts tout-libre... un truc différent, vraiment.
- T'penses qu'ils vendent ça cher ?
- 'Pas sûre... surement. C'clairement un d'ces trucs pour s'faire du blé et nous r'filer du vrai blé, après.
- Ouais ! Y'a qu'à en parler, ça s'vendra p't'-être plus vite.
- Ouais. »

Alice, Euren Lun 9 Sep - 22:50

Les gants, vendus dans la même journée qu'ils avaient été présentés, disparurent des poches du revendeur. À Milror, ce soir-là, des sacs de blés firent le tour des maisonnées, où, dans chacune d'entre elles, vivait trop de familles pour le peu d'espace.

Mais à tout le moins, quitte à ne pouvoir agrandir maisons et ruelles, la panse était remplie pour quelques jours.

Alice, Euren Mar 10 Sep - 15:14

VENTE D'INTÉRÊT
Armures de fer noir [AR non-vérifié]

ENCORE, de nouveaux objets, ou plutôt de nouveaux équipements pour les yeux fortunés avait fait leur apparition dans les replis de vestes du revendeur. Cette fois-ci, ce n'était pas unique : cette fois-ci, ce n'était pas particulièrement spécial :

DEUX armures de fer noir, l'une mélangeant torses et jambières de mailles avec brassards et gants d'anneaux et l'autre ne possédant pas les gants, était à disposition des acheteurs. Le prix ? Augmenté, un peu, à peine. C'est le commerce.

Comme toujours, et plus que jamais, le commerce à Milror florissait, et tranquillement, la qualité de vie, par-delà les drames qui assombrissait les minois des acteurs, s'améliorait.

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