Zsuzanna

Dame Zsuzanna,

Les éclipses ne durent jamais bien longtemps.

Accepteriez vous de composer une tirade ou une ballade sur notre expédition commune récente?

Votre prix sera le mien.

Bien à vous,

Nao Miyamoto

Chère Nao,

Je joins à cette brève missive une courte ballade, espérant qu'elle rendra grâce tant à vos souhaits qu'à votre sensibilité artistique.
Il ne serait de bon goût de ma part de faire payer somme considérable à une femme de votre qualité, qui pour parti de ce récit fut ma muse.

Je vous remercie chaleureusement de vos attentions à mon égard, et espère que deux centaines de sous ne seront trop demander de votre affable générosité.

Zsuzanna

Aube naissante sur Madrigal,
Quelques rayons épars venant
Sublimer des armures le brillant,
D'une troupe aux allures martiales.

Le grandiose des traditions
Yamato s'exposait au travers de l'impressionnante
Théâtralité de leurs carapaces avenantes.
Sur leurs traits pourtant, nulle prétention.

Euren, Sylwish, une Loriel aussi
Venaient chamarrer l'unité affichée
Au fil des rivières traversées.
Du Donjon ils atteignirent le parvis.

De sombres dédales s'y déployaient
Apparemment sans fins,
Mais leur combat n'était vain,
Car dans l'ombre le Malin les épiait.

Tandis que nos vaillants pansaient
Leurs plaies il leur apparut une première fois
Sombre petit gringalet ailé, au sourire narquois,
Que les plus sages de tuer suggéraient.

Le Sournois n'était dénué de ruse,
Et ils eurent à affronter légions de rats
Venus couvrir la fuite du malfrat,
Qui de leurs troubles s'amuse.

Prudence était de mise,
Et leurs blessés étaient nombreux.
Sortir de ces grottes le plus judicieux,
Avant qu'ils ne croisent femme exquise.

Elle était égarée disait elle,
Quoi qu'elle fut intouchée,
Ce qui plus d'un fit douter,
De sa quête de son collier de perles.

Mais leurs intentions et leur âme
Etait pure, et la bonté pris pas
Sur le doute. On escorta
Donc à la sortie la jeune dame.

Ses remerciements pourtant
Les laissa de marbre,
Alors que descendaient des arbres
De fort hostiles mécréants.

Il n'était plus temps pour les illusions.
Les lames furent tirées des fourreaux
Il était temps de vendre chèrement sa peau
Et envoyer ce sinistre démon par le fond.

De jouvencelle en détresse il n'y avait plus.
En sa place un Diable ailé
Aux sortilèges embrasés.
Les maléfices pleuvaient drus.

Les flèches sifflaient dans l'air du soir,
Un mur d'acier éclairait la scène
Sous le regard d'une Lune sereine.
La Mort ou la Gloire.

Aube naissante sur Madrigal,
Quelques rayons épars venant
Sublimer des armures le brillant,
D'une troupe aux allures martiales.

Ils étaient de retour.